Le menton est une zone du visage assez demandée par les patientes ayant un léger duvet, ou qui voient apparaître des poils disgracieux à la ménopause. Grâce au laser, il est possible de se débarrasser des poils de façon douce et sans contrainte. Cette région a souvent été stimulée par des manipulations ou des techniques d’épilation traditionnelle parfois dès l’adolescence. Dans la seconde moitié de la vie, des phénomènes hormonaux (péri-ménopause) viennent souvent stimuler la pilosité, voire transformer le duvet en poil plus épais.
Il faut savoir que les poils du visage sont bien souvent moins réceptifs au laser que les autres poils du corps dans la mesure où ils sont souvent fins (proches d’un aspect de duvet), plus clairs et sujets à la “stimulation paradoxale”. Le médecin lasériste doit bien sélectionner la zone à traiter. Si les poils du menton situés entre les 2 commissures labiales sont les plus réceptifs, il convient de se méfier des poils très fins ou/et du duvet latéral couvrant la région de la mâchoire inférieure. La lasérisation dans cette zone peut conduire à une stimulation (surtout sur les peaux mates où l’on doit réduire la fluence – énergie par surface – par précaution.).
Enfin, les poils positionnés dans une zone au dessus du menton sont plus réactifs que les poils plus fins sous-mentonniers. Les laséristes sont généralement prudents lors du balayage de la zone sous mentonnière et cherchent à éviter un passage au laser s’il y a du duvet (la présence de poils sentinels est un piège courant qu’il faut savoir éviter dans l’intérêt des patients).
Le cycle du poil est rapide sur le visage. Aussi, les séances d’épilation de la pilosité du menton sont relativement rapprochées, environ toutes les 3 à 4 semaines. Les patientes sont invitées à ne surtout pas raser (pour ne pas stimuler) cette région. Il faudra expliquer aux patientes que les résultats sont plus rapides sur la zone centrale médiane que sur les côtés. L’efficacité est aussi généralement meilleure sur les poils mentonniers que sur les sous-mentonniers, surtout s’ils ont été stimulés par des années de manipulation à la pince à épiler (car ils sont alors gros et noirs). Enfin, on note habituellement une bonne efficacité des lasers sur le menton en période péri-ménopausique à condition de traiter le poil avant qu’il ne devienne blanc.
Le traitement laser peut être combiné à une crème (médicament) qui ralentit la repousse.
Enfin, en cas de présence de poils blancs – poils gris – poils noirs, il est possible de développer une stratégie de traitement utilisant plusieurs techniques: d’abord le laser traite ce qui est réceptif, puis, en fin de course, on propose l’épilation électrique pour terminer sur les poils qui ont résistés. Cette chronologie permet d’optimiser l’épilation, de réduire les coûts et de réduire le travail minutieux d’une épilation électrique.
Les précautions avant le traitement ne sont pas totalement les mêmes que celles à prendre sur les autres régions du corps.
Tout d’abord, l’ovale du visage des femmes ne doit surtout pas être rasé afin de ne pas stimuler le duvet environnant. Les patientes peuvent toutefois couper le poil avec des ciseaux. Plus le poil sera court, plus il y aura d’énergie à sa base pour détruire la région qui le génère (en phase anagène). Moins le patient aura mal, moins il y a de risque de brûlure en surface (un poil trop long en surface peut brûler et venir toucher la peau).
Les hommes, habitués au rasage, devront raser leurs poils apparents avant l’épilation au laser pour augmenter l’efficacité et éviter toute sensation douloureuse.
La patiente arrêtera de décolorer, d’utiliser la pince, la cire ou la crème au moins 15 jours avant la séance laser afin que celui-ci dispose d’une cible thérapeutique réceptive.
Repérer les contre-indications habituelles: bronzage, infection cutanée en cours, tatouage (contre-indication locale à contourner).
La zone du menton comporte plus de risques vis-à-vis du bronzage car elle est souvent découverte. Si les patientes arrivent généralement à bien protéger les zones du corps vis-à-vis du bronzage, le visage est plus exposé tout au long de l’année: vacances d’été, sports d’hiver. Le médecin lasériste doit être un peu plus vigilant sur cette zone et bien caler le planning des séances en fonction des risques solaires tout au long de l’année.
La zone traitée présente souvent un érythème pendant 1 à 3 heures en post laser. Il convient d’avertir les patientes que certains poils peuvent se recroqueviller au fond du follicule et mettre plus d’une semaine à finalement s’extirper. On peut aussi avertir les patientes que le laser d’épilation peut améliorer des cicatrices d’acné par stimulation de la synthèse de collagène dans la zone traitée.
La zone du menton est une région où les patientes font parfois des piercings. Il convient donc de prendre des précautions. D’une part, il est contre indiqué de réaliser une séance laser sur une lésion non cicatrisée de la peau ou sur une zone infectée. Aussi, le lasériste évitera d’intervenir sur la zone mentonnière tant que le canal percé n’est pas complètement ré-épidermisé (recouvert d’épiderme – c’est l’épiderme qui assure la protection contre les agressions extérieures). De même, les piercings sont à haut risque infectieux dans la période de cicatrisation. Aussi le médecin lasériste prendra soin de bien examiner la zone à la recherche d’une complication infectieuse. Un piercing au menton met plus d’un mois à cicatriser. Ainsi, il est vivement déconseillé de ne pas réaliser de soin au laser si le piercing a moins d’un mois.
Tout bijou doit être retiré pendant la séance laser. Les bijoux peuvent agir en véritable miroir et dévier le faisceau laser entrainant des risques de brûlure pour la patiente ou pour le médecin. Enfin, les pierres semi-précieuses des piercings peuvent contenir des impuretés sombres capables de capter le laser, de concentrer son énergie et donc de subir des détériorations.
La présence de maquillage permanent sur les lèvres peut provoquer des risques lors d’un traitement de la pilosité du menton. Les pigments rouges peuvent capter le laser et virer au noir ou simplement chauffer avec un risque de brûlure. Il convient donc, pour le médecin ou l’opérateur, de bien interroger la patiente sur la présence d’un tatouage de maquillage permanent et de bien éviter ces zones lors d’un balayage laser. Il est préférable en matière de maquillage classique, de demander à la patiente de ne pas porter de rouge à lèvre (ou de l’ôter avant la séance) ni de fond de teint avant le soin.